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Transformer à gauche en Loire-Atlantique
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11 juin 2007

Contribution TAG au Conseil National du MJS des 19 et 20 mai 2007

Nous remercions notre candidate Ségolène Royal d’avoir porté et défendu les valeurs et les idéaux de notre camp lors de cette élection présidentielle. Il faut remercier l’ensemble des militants socialistes qui ont fait cette campagne.

Le 6 mai dernier les suffrages des Français ont porté l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République pour 5 ans. C’est une défaite grave pour notre pays, pour la gauche, pour notre génération. Quand on a 20 ans cinq ans c’est long.

L’étrange défaite

A / Une défaite grave

Cette défaite est grave pour notre pays et pour les citoyens de France puisque le basculement dans une société inégalitaire, violente, communautaire a franchi une nouvelle étape. En dépit de son discours de rupture, le nouveau Président de la République est bien celui du système. La France évolue depuis 30 ans dans ce système, celui du chômage de masse, et de la dégradation du rapport de force entre les forces actionnariales du capital et les acteurs du monde du travail dont les précarités et la stagnation du pouvoir d’achat sont à la fois les causes et les conséquences. La puissance publique, et donc la démocratie, a échoué à promouvoir l’intérêt général aux yeux de millions de nos concitoyens. La proximité du nouveau pouvoir avec les dirigeants de groupe vivant pour une bonne part de la commande publique et détenant le capital des grands médias rend crédible la crainte d’une expérience de droite dure réalisant la synthèse entre Bush et Berlusconi parvenant ainsi à la Tatchérisation de la société française. Les salariés et les pauvres sont prisonniers de « la main qui leur donne à manger » et votent comme les riches et les grands patrons. Au niveau européen, la mise en place d’un triangle Berlin-Londres-Paris relié par des lignes néo-libérales, avec Barroso au centre de celles-ci risque fortement d’enfoncer l’UE dans la crise démocratique et sociale dans laquelle elle est plongée depuis plusieurs années. Le choix du nouveau Premier ministre, François Fillon, confirme que « la France d’après », c’est bien la même que sous Chirac, mais en pire. En effet, ce dernier incarne jusqu’à la caricature les régressions sociales et les passages en force du dernier quinquennat : réforme des retraites, loi sur l’éducation, loi sur la sécurité sociale... A chaque fois qu’il a été à la manœuvre, son discours a toujours été le même « il faut sauver la protection sociale ». Quand on veut tuer son chien on l’accuse d’avoir la rage. Ses actes ont toujours eu les mêmes conséquences, la réduction du patrimoine collectif hérité pour partie du conseil national de la résistance, c’est-à-dire le patrimoine de celles et ceux qui, livrés à eux-mêmes n’en ont pas. Cette défaite est grave pour la gauche. Au soir du premier tour, elle se situe aux alentours de 35% de l’électorat et une partie de son électorat a choisi le candidat du centre droit qui, par mystification, a tout fait pour séduire la gauche. La gauche non socialiste a été laminée par le réflexe du vote utile et n’a donc pu nourrir un sursaut d’union de la gauche, en ce qui nous concerne, alors qu’une bonne partie cette gauche avait appelé au second tour à voter pour notre candidate, nous ne lui avons offert aucun débouché tant du point programatique que sur le plan des perspectives communes. Le centre était-il trop attractatif aux yeux de certains socialistes ? L’est-t-il encore ? Pas pour nous. L’unité de la gauche ne doit pas être un état, mais bien une dynamique, pas une contrainte, mais une adhésion, pas un réflexe « anti » mais bien un rassemblement derrière une volonté commune de changer la société. Par sa volonté d’intégrer des personnalités issues de la gauche dans son gouvernement, c’est bien un coup de grâce à cette gauche en perdition que tente d’asséner le nouveau président de la République. Cette défaite est grave pour notre génération. Quand on a 20 ou 25 ans, c’est très long 5 ans, surtout 5 ans de droite qui suivent 5 ans de droite marqués par une guerre à la jeunesse et l’aggravation des bizutages sociaux (précarité, chômage, mal-logement...) auxquels notre génération est surexposée. C’est toute une génération qui n’aura dû construire son avenir que sous la droite et contre la droite. Il faut mesurer ce que cela implique en termes de décrochage pour celles et ceux qui sont et seront les générations actives de la société de demain. Au cours de ce quinquennat qui s’ouvre, le MJS accueillera les enfants des trois défaites consécutives de la gauche, ceux qui n’auront connu de toute leur vie qu’une présidence de droite.

B / La droite a mené une bataille culturelle victorieuse

Comment en est-on arrivé là ? Le candidat de l’UMP a mené une véritable bataille culturelle et idéologique. Alors qu’il était de bon ton de théoriser la fin des partis et de brocarder les idéologies, Nicolas Sarkozy a fait de l’UMP une machine de guerre tout entière consacrée et associée à la prise du pouvoir. Il a su imposer ses thèmes de campagne, en jouant sur les formidables relais et connivences médiatiques qu’il a développé depuis 2002 et que nous n’avons pas su ou voulu dénoncer au bon moment.

La société française ne s’est pas droitisée massivement. Si tel avait été le cas, notre candidate n’aurait jamais été favorite des sondages au mois de novembre, elle n’aurait pas bénéficié d’un tel mouvement anti-sarko au second tour, la population française n’aurait pas placé en tête de ses préoccupations la lutte contre les inégalités sociales, l’emploi ou le pouvoir d’achat.

Il n’en demeure pas moins que la stratégie et le discours de Nicolas Sarkozy lui ont permis de recueillir la majorité des suffrages exprimés. Poursuivant sa logique du tous contre tous, il a réveillé et surfé sur les pulsions et l’individualisme contemporain : il a systématiquement rejeté sur la responsabilité des individus les défis collectifs de la société française. S’adressant à « la France qui se lève tôt » et dénonçant « l’assistanat », il a dressé une partie de l’électorat ouvrier et employé contre les précaires et chômeurs alors que ces catégories de la population sont liées par une aspiration commune à plus de sécurité. S’adressant à « ceux qui ont travaillé durement toute une vie », il a entraîné par son populisme fiscal le 3ème et le 4ème âge dans le refus des droits de succession, alors que cette partie de la population porte une aspiration à voir un meilleur avenir pour leurs enfants, ce qui ne peut se faire que par une redistribution et une solidarité intergénérationnelle. On pourrait multiplier les exemples. Pour achever son édifice culturel, il s’est clairement lancé dans une offensive de captation d’une mémoire ouvrière et des lambeaux de la conscience de classe délaissés par la gauche. Un jour on nous vole un mot et une proposition, un autre nos pères fondateurs et le lendemain la victoire qui nous semblait acquise.

Enfin, en suscitant un vote utile d’extrême droite sur son nom dès le premier tour, le candidat de l’UMP a affaibli sur cette élection le vote Le Pen. S’adresser aux électeurs du FN n’est pas un mal en soi. C’est même un devoir pour la gauche. Tout le problème réside dans le fait qu’en s’adressant aux électeurs du FN sur les thématiques du FN avec les mots et les propositions du FN, Nicolas Sarkozy n’a pas affaibli durablement l’extrême-droite, il l’a juste amenée sur son nom le temps d’une élection.

C / Devoir de victoire ?

Force est de constater que la gauche n’a pas été au rendez-vous de son devoir de victoire, qui n’était pas seulement un slogan mais une feuille de route. C’est la responsabilité collective de la famille socialiste. La gauche n’a pas su faire en sorte que l’élection présidentielle se gagne sur son propre terrain. Pire, elle a trop souvent misé sur le ressort de l’individualisme contemporain, pourtant peu enclin à faire émerger des aspirations collectives. L’exemple des banlieues est significatif à cet égard. Les socialistes ont parlé à la banlieue en tant que banlieue, mais pas à la banlieue en tant que territoire de relégation et de concentration des problèmes de la société, ce qui aurait permis de parler à toute la France populaire. En effet, les zones périurbaines rassemblent de plus en plus d’employés et d’ouvriers éloignés des villes par la hausse des prix du logement, mais tout autant confrontées au déclassement que les cités. La faiblesse du score de la gauche dans ces zones périurbaines où elle compte pourtant une bonne partie de ce qui devrait être sa base sociale naturelle témoigne de ses difficultés à rassembler derrière elle la grande majorité de celles et ceux qui auraient pu attendre demain.

Face à une droite décomplexée, la gauche est apparue complexée, divisée, engoncée dans ses luttes d’individualités et n’est pas parvenue à faire fédérer derrière une alternative crédible. Par conséquent, elle n’a pas su mener une bataille culturelle et idéologique de nature à repousser celle que menait activement la droite.

Une nouvelle responsabilité militante pour notre génération

A / En 2007, le premier Président élu contre la jeunesse

Depuis l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, l’histoire nous a montré que le futur Président a toujours été élu avec les voix et le soutien des jeunes générations : Mitterrand en 1981, comme Chirac en 1995, ont été élus grâce aux voix de la jeunesse. En 2002, les jeunes manquent à Lionel Jospin au premier tour et soutiennent le candidat républicain au deuxième tour, après quinze jours de mobilisation, pour barrer la route à l’extrême-droite. Cela n’empêchait pas, par la suite, au Président de mener une politique en décalage total avec les attentes des jeunes, l’exemple du CPE sous la deuxième présidence Chirac est là pour nous le rappeler avec acuité. Mais cette constante gardait quelque chose de rassurant : le nouveau Président portait, au moment du vote, les aspirations de la majorité des jeunes et de ceux qui sont l’avenir du pays. Que penser alors quand un candidat devient Président contre la jeunesse ? Cette situation, nous la vivons depuis le 6 mai 2007. Toutes les études nous montrent que Sarkozy a été élu contre l’aspiration majoritaire des jeunes. La conséquence du papyboom se fait, une fois encore, sentir. La tendance des électeurs de plus de 50 ans à émettre un vote conservateur et la forte croissance de l’individualisme forcené dans notre société sont les principales raisons de cet écart entre les générations. Cela interroge aussi sur l’état d’un pays qui vote contre les générations futures. Mais cela nous place aussi, à nous, jeunes militants politiques, devant nos propres responsabilités. Pour la première fois, minoritaires sur le plan démographique, nous le sommes du point de vue politique.

Notre génération n’est pas dupe de la mystification sarkozienne (« travailler plus pour gagner plus ») et la forte mobilisation des jeunes pour se rendre aux urnes est un encouragement à continuer et à amplifier le combat. C’est la démonstration par la mobilisation d’une génération qui a baigné dans l’ultra-libéralisme que la droitisation de la société est une absurdité. Plus que jamais dans l’histoire de notre mouvement et dans celle de la famille socialiste, notre responsabilité est d’être le débouché politique et culturel d’un mécontentement populaire et générationnel. Ne laissons pas orphelins ces jeunes qui ont la raison, le coeur et le bulletin à gauche. Une réponse de gauche existe et c’est notre devoir de la construire.

B / Devoir de victoire sur les législatives

Mais la mobilisation de notre génération doit d’abord passer par le combat pour les législatives. Nous n’avons pas le droit, pour ceux qui souffrent et pour les jeunes, de partir battus d’avance. Plus que jamais, le devoir de victoire est le moteur de notre engagement aux côtés de nos camarades candidats. L’objectif n’est pas de limiter les dégâts mais bien de porter une majorité socialiste et de gauche au soir du 17 juin 2007. Notre génération a tout à perdre d’une victoire de la droite. Elle l’a compris en votant majoritairement pour notre candidate aux présidentielles. Nous devons continuer à la mobiliser en l’incitant à voter pour les candidats socialistes aux prochaines législatives, qui, quoiqu’il se passe seront autant de remparts contre le président et ses propositions (contrat unique, droit de succession, concurrence entre les universités...). Là aussi, un combat sur les mots et les idées doit s’instaurer contre la droite. C’est une étape indispensable de la refondation de la gauche, c’est notre responsabilité.

Impulser la refondation de la gauche

A / Construire le socialisme du 21ème siècle

Aujourd’hui, une question fondamentale se pose à toute la social-démocratie : pourquoi, un ouvrier ou un employé, confronté à un problème auquel la gauche est la mieux à même de répondre, vote, soit en pensant d’abord à la sécurité ou à l’immigration, soit en choisissant une solution de droite ? Autrement dit, pourquoi les plus modestes votent comme les plus riches ? Cette question est cruciale pour la famille socialiste : elle interroge autant ses objectifs, ses analyses de la société autant que sa stratégie. Sur le fond, les chantiers qui doivent être ouverts sont considérables. Nous devons réapprendre à être vigilants par rapport aux évolutions du capitalisme qui pèse tellement sur la vie de nos concitoyens. Nous avons baissé la garde face aux nouvelles rentes et aux nouvelles aliénations et inégalités qu’elles créent.

Nous devons colmater les brèches idéologiques dans lesquelles la droite s’est engouffrée, jusqu’à ébranler les convictions de la gauche. Avec l’effondrement du mur de Berlin, c’est tout une partie du rapport de force sur lequel s’appuyait la social-démocratie qui s’est dérobée, affaiblissant durablement la gauche. Aujourd’hui, pour parler crûment, « la gauche ne fait plus peur aux bourgeois », elle les fait rire.

Par conséquent, destabilisée, la gauche accepte trop souvent de rentrer sur le terrain de jeu de la droite. C’est particulièrement vrai sur le terrain économique et social. La stratégie de la droite consiste à imputer ce type de problème à la responsabilité des individus. Pour contourner le problème du chômage, elle fustige les assistés. Quand une société refuse d’assumer les conflits collectifs, elle ne peut parvenir au compromis. Il ne reste alors que des individus humiliés qui ne trouvent pas de débouchés politiques à leurs aspirations, abandonnés à un destin social qui mène le plus souvent à la résignation, au mieux à la colère. Le rôle de la gauche, c’est d’assumer les conflits parce qu’ils sont productifs et permettent de fédérer.

Droit d’inventaire, devoir d’inventer, tel est le mot d’ordre des jeunes socialistes. Droit d’inventaire. Si nous devons revisiter les mécanismes de protection sociale, les rendre plus efficaces et donc plus émancipateurs, nous devons aussi tirer le bilan que l’introduction de mécanismes de marché au sein des services publics sont des échecs cuisants. Si nous devons assumer que la promesse républicaine n’est pas tenue, nous devons aussi dire que les moyens pour réaliser cette promesse n’ont jamais été vraiment au rendez-vous. Si nous devons être lucides sur les inégalités que les socialistes au pouvoir n’ont pas su résorber, nous devons assumer que s’y attaquer nécessite un haut niveau de dépense publique s’appuyant sur une fiscalité fortement redistributrice et dynamisante. Devoir d’inventer. Nous devons incarner une gauche de conquête, qui met son pragmatisme à court terme au service de ses ambitions de transformation sociale à long terme. Conquérir, cela signifie reprendre le terrain perdu. Conquérir, cela signifie ouvrir le champ des possibles et s’attaquer aux frontières du socialisme que sont par exemple le dogme du droit de propriété tel qu’il est conçu aujourd’hui ou la privatisation des règles de droit. Conquérir, cela signifie reconstruire le rapport de force qui permet à la puissance publique et aux corps intermédiaires, et donc à la démocratie, de changer la société.

Tout semble à reconstruire. Nos objectifs sont clairs : l’égalité, liberté et la démocratie, notre feuille de route, le progrès, notre méthode, la social-démocratie, notre horizon, le socialisme démocratique. C’est bien de la réappropriation démocratique du destin individuel et collectif des hommes et des femmes qu’il s’agit, en résumé de l’émancipation tout au long de la vie dont il est question. Loin du concept creux et néanmoins inégalitaire d’égalité des chances, c’est vers une égalité d’autonomie intégrant l’individu dans le collectif via le lien social que nous voulons aller.

B / Construire de nouvelles alliances.

Etre social-démocrate, c’est certes placer le développement social et l’approfondissement de la démocratie à égalité, mais c’est surtout enraciner la gauche dans la société en lui donnant de la profondeur. Ca ne doit plus être un mot creux, dont beaucoup trop se réclament aujourd’hui, y compris à droite.

La gauche politique ne peut être forte que si elle est en interaction avec la gauche intellectuelle, syndicale et associative. Travailler avec toutes les forces de gauche, c’est donner de la profondeur à la gauche, c’est élargir son périmètre d’action, c’est faire en sorte que la gauche ne se limite pas au champ à deux dimensions du spectre électoral, se nourrir de leurs revendications et de leurs réflexions et pouvoir irriguer nos idées.

C’est là que se situe l’objectif prioritaire de la refondation, et non dans une alliance avec le centre-droit. Tout d’abord parce que les divergences que nous avons avec le centre-droit portent précisément sur l’un des deux piliers du socialisme, l’économique et le social. Ensuite parce que toutes les expériences d’alliance avec le centre-droit aboutissement dans les faits soit à l’affaiblissement électoral de la famille socialiste, soit à la division du mouvement socialiste. D’ailleurs François Bayrou, et de nombreux socialistes aveuglés par leur électoralisme devraient s’en rendre compte, ne présentera pas de candidats face aux UDF soutenant la majorité présidentielle. Ni de gauche, ni de droite, il est maintenant ni dans l’opposition, ni dans majorité, il est en fait illusion de la conviction, et toute alliance avec une illusion mène à la compromission.

Des responsables gouvernementaux issus de la deuxième internationale socialiste ont soutenu lors de cette élection présidentielle des responsables de droite ou de centre-droit. C’est moralement condamnable mais c’est plutôt sur l’effondrement de la cohésion idéologique des socialistes qu’il faut s’interroger. Toute une partie de la gauche a perdu les repères de ce qui fait la gauche, de ces intellectuels devenus nouveaux réactionnaires à ces responsables politiques devenus courtisans du nouveau pouvoir dans une opération de débauchage qui n’a rien à voir avec l’ouverture. Il est illusoire de croire que les socialistes parviendront à opérer leur refondation seuls dans leur coin ou avec un centre-droit qui souhaite objectivement leur extinction. Plus les fondations seront larges et profondes dans la gauche, plus l’édifice sera solide.

C / S’emparer des outils de la bataille culturelle, en créer d’autres.

La transformation de la société ne se fera pas sans les citoyens, sans que ceux-ci soient convaincus et convaincants. Le travail que les jeunes ont fait à l’occasion de la lutte contre le contrat première embauche doit maintenant être mené à l’échelle de la société.

Relier les citoyens en s’appuyant sur les organisations politiques et le mouvement social, faire émerger leurs aspirations par un travail d’éducation populaire débouchant sur une mobilisation populaire, telle fut notre démarche pour l’emporter.

Réseaux et influence, telles doivent être nos inspirations. Le mouvement des jeunes socialistes met son autonomie au service de la transformation de la société. Le franchissement du cap des 10000 adhérents n’est pas une fin en soi, mais une étape, un levier multiplicateur qui doit permettre de confronter une parole socialiste à chaque jeune de la manière la plus pertinente par rapport à ses conditions de vie. Aucune forme d’organisation de ces réseaux ne doit être interdite, de la constitution de groupe de jeunes socialistes au sein des lieux de travail, des McDo au centres commerciaux dont l’essentiel de la main d’œuvre est constituée de jeunes à temps partiels, des lycées jusqu’aux campus, des zones périurbaines jusqu’aux quartiers dont nous avons la responsabilité de transformer la mobilisation électorale en engagement à gauche. Le MJS est aussi une organisation d’éducation populaire.

Parce que nous ne pourrons compter sur nos seules forces, c’est un devoir que de rassembler la jeune gauche autour d’une plateforme et de faire émerger un grand réseau d’éducation politique.

Enfin, il ne faut s’interdire aucun espace d’influence, de l’accès à tous les médias à la création de médias alternatifs locaux.

Conclusion

Des nouvelles campagnes d’opinion et de convictions nous attendent. ll faudra une reconquête par les mots, là où la droite s’est gargarisée de l’autorité, il faudra que nous rappelions à la responsabilité, là où elle s’est gargarisée en nous accusant d’assistanat, il faudra que nous rappelions les vertus de l’autonomie qui permettent de prendre en compte l’individu à travers le lien social, et donc à travers l’émancipation. Nous continuerons notre travail de renouveau des idées socialistes comme nous avons pu le faire en proposant la sauvegarde des libertés numériques, la reprise par les salariés de leur entreprise ou la justice des discriminations, la règlementation des prix du logement par la loi ou un pôle public européen de l’énergie... Entre une modernisation qui fleure bon les échecs et les errements du blairisme et le « plus à gauche que moi tu meurs », nous pensons qu’il faut avant tout être mieux à gauche.

Retour au gouvernement d’Alain Juppé le jour même où il est de nouveau entendu par les juges, investiture de C. Vanneste le jour même de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, révélations sur le fait que l’Etat UMP a fait pression pour que le président d’EADS parte avec des indemnités de départ élevées la veille de la rencontre de Sarkozy avec des salariés d’airbus... La droite n’a peur de rien. Une victoire de la gauche aux législatives doit donner un coup d’arrêt à la Sarkozie naissante, et être une étape de la reconstruction. Nos défaites sur le fond préparent nos défaites électorales. Les renoncements successifs à porter la bataille des consciences sont autant d’explications de la défaite. Il faut désormais convaincre qu’ « une autre société est possible », en s’appuyant sur les vertus de la solidarité,contre les valeurs de repli et de marchandisation du libéralisme tout puissant.

Le philosophe Gilles Deleuze disait « être de gauche, c’est penser l’autre avant de penser soi-même ». Les socialistes devraient avoir cette maxime à l’esprit en pensant au renouvèlements, qui tout autant qu’un renouvèlement des visages, doit être un renouvèlement des voix et de la sociologie de nos représentants, surtout quand on voit le spectacle désolant des ambitions affichées dans la presse. De ce point de vue, la responsabilité nous amène à revendiquer notre droit d’inventaire, qui, loin d’être exhaustif à ce jour, sera approfondi sans complexe et sans concessions.

C’ est là une condition obligatoire de cette marche en avant, en attendant le big bang générationnel, nous devons vaincre dans quatre semaines.

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